Les lieux les plus fréquentés ne sont pas forcément les plus étudiés. Au Sénégal, villes et villages se succèdent le long des 300 kilomètres du fleuve Casamance. Pour autant, la faune variée qui peuple ces eaux n’est finalement que peu connue, malgré bon nombre d’espèces emblématiques : dauphins, loutres, crocodiles du Nil, et le très menacé lamantin.
En juillet 2018, une équipe composée de quatre Français et de six Sénégalais a ainsi remonté la Casamance sur ses 200 premiers kilomètres pour prélever de l’eau à divers endroits : en plein estuaire, dans de petits bras annexes ou au cœur de la mangrove.
Parmi les dizaines d’espèces de poissons, mais aussi de mammifères, d’amphibiens et d’oiseaux ainsi identifiées, des traces d’ADN de lamantin ont été révélées dans une zone où l’espèce était réputée disparue.
La mission a permis de recenser une grande diversité de poissons et d’observer leur répartition, avec des communautés très différentes selon les zones.
Parmi les dizaines d’espèces de poissons, mais aussi de mammifères, d’amphibiens et d’oiseaux ainsi identifiées, des traces d’ADN de lamantin ont été révélées dans une zone où l’espèce était réputée disparue. Enfin, l’un des objectifs de la mission consistait également à tester la méthode sur un site particulièrement vaste, malgré une équipe et des moyens réduits. Pari gagné !
© Jean-Baptiste Decotte