Vue depuis la surface, l’île de Malpelo apparaît comme un simple rocher aux falaises abruptes, abritant crabes et oiseaux marins. À 400 kilomètres des côtes colombiennes, les véritables trésors de Malpelo se trouvent en réalité sous les vagues. L’île agit comme une véritable oasis de vie, seule terre émergée dans la zone et située à la croisée de plusieurs courants marins. Ce sanctuaire aquatique, déclaré Patrimoine Naturel de l’Humanité par l’UNESCO, accueille une biodiversité marine exceptionnelle, notamment une mégafaune des plus riches : requins-marteaux, thons, cachalots, orques, requins-baleines… Mais l’isolement du site et les courants marins, souvent dangereux autour de l’île, rendent le recensement de cette biodiversité délicat.
En 2018, dans le cadre des « Explorations de Monaco », une équipe de recherche internationale a donc tenté d’évaluer l’efficacité de l’ADNe dans cette tâche, en la comparant avec un inventaire effectué par vidéo.
L’ADN environnemental permet de recenser plus d’espèces marines que la vidéo, tout en étant plus rapide à mettre en œuvre.
Après 25 heures de films enregistrés côté inventaire vidéo, et des prélèvements de centaines de litres d’eau de mer effectués côté ADNe, les résultats sont sans appel : l’ADN environnemental permet de recenser plus d’espèces marines que la vidéo, tout en étant plus rapide à mettre en œuvre. À noter parmi les plus de 80 espèces révélées par les prélèvements ADNe, la présence d’un mammifère marin particulièrement rare : le cachalot nain. Celui-ci n’avait jusqu’ici jamais été observé aux abords de Malpelo.