En 2010 et 2014, deux missions scientifiques de grande ampleur partaient découvrir la biodiversité du massif de Lengguru, situé dans la partie indonésienne de l’île de Nouvelle-Guinée. Rien de moins que l’une des dernières régions inexplorées au monde, mais aussi l’une des plus riches en matière de biodiversité et d’endémisme. Après ces missions essentiellement terrestres, une troisième expédition franco-indonésienne s’est focalisée, en 2017, sur la faune marine peuplant ce littoral, notamment grâce à l’ADNe.
Du côté de l’ADNe, les prélèvements ont permis de détecter près de 400 espèces de poissons récifaux, issus d’une centaine de familles.
Dans ces régions si rarement étudiées, seulement 20 % des espèces de poissons connues localement avaient été séquencées et disposaient donc d’un « code-barre » génétique de référence. Après 6 semaines et 409 plongées, ce pourcentage a été doublé grâce aux spécialistes présents sur le terrain, identifiant et séquençant chaque poisson ou invertébré marin rencontré. Le tout, en découvrant par la même occasion plusieurs dizaines d’espèces encore inconnues.
Du côté de l’ADNe, les prélèvements ont permis de détecter près de 400 espèces de poissons récifaux, issus d’une centaine de familles. Une belle réussite, au regard de la difficulté des conditions d’intervention : dans cette région grande comme la Sardaigne mais quasiment vierge de toute présence humaine, il a fallu s’entasser sur un bateau Indonésien, en totale autonomie pendant les six semaines d’expédition. Une preuve grandeur nature que les protocoles ADNe peuvent être déployés dans les zones les plus reculées du monde et révéler, en un mois, un niveau de biodiversité exceptionnel. Cette collaboration scientifique franco-indonésienne se poursuit avec la volonté d’accompagner les indonésiens à disposer à moyen-terme des infrastructures et compétences adaptées pour réaliser des expertises ADNe.
© IRD – Jean-Marc Porte